Ayez Foi En Ceux Et Celles Qui Sont En Grève De La Faim !
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Bulletin International / Avril 2019 / 197

La résistance de la grève de la faim débutée par Leyla Güven, a dépassé son 150ème jour le 8 novembre. Cette résistance a commencé dans des circonstances politiques où personne ne pouvait s'élever contre la violence du fascisme, où quiconque tentait de le faire était lourdement réprimé et où ceux qui étaient prêt.e.s à faire ce qu'il fallait avaient de la difficulté à trouver des masses autour d'eux et cela, bien que les masses ne cédaient pas idéologiquement au régime fasciste.
La pureté de la résistance a suscité une lutte acharnée incarnée par une femme kurde du point le plus sensible de l'État turc au point le plus fort de la lutte politique.

La résistance de la grève de la faim s'est d'abord élargie à l'extérieur avec la participation de militant.e.s en Turquie, au Kurdistan, en Europe et au Canada; ensuite, avec la participation de plus de 7 000 prisonnier.e.s politiques à partir du 1er mars qui ont de nouveau assumé leurs responsabilité historiques en jouant un rôle important dans la consolidation rapide des forces de l'avant-garde révolutionnaire. Aujourd'hui, il se poursuit sous la forme d'une bataille de pouvoir en tant que principale position de la lutte antifasciste contre le régime de chefferie politique islamiste d'Erdoğan. En ces jours où la santé des grévistes de la faim se détériore de manière critique, 8 prisonnier.e.s politiques sacrifièrent leurs vies dans le feu de la résistance.

Le régime fasciste a enterré secrètement les corps de ces 8 prisonnier.e.s politiques en enlevant leurs funérailles aux peuples ainsi qu'à leurs familles. Alors qu'ils/elles avaient sacrifié leur vie pour mettre fin à l'isolement dont est victime Abdullah Öcalan. Craignant même les cérémonies funéraires, le pouvoir politique, complètement dépourvu d'humanité, à l'heure actuelle, fait tout son possible en faisant preuve de violence pour se débarrasser de tout type d'occasion ou même d'étincelle politique. Jusqu'à présent, aucun nom du gouvernement n'a fait de commentaire sur les actions de la grève de la faim, ils ont tous fermé les yeux et appliqué un black-out total dans les médias sur lesquels ils ont un contrôle total. Le régime fasciste du Palais criminalisait le HDP (Parti Démocratique du Peuple), qui est un parti politique légal de longue date. De plus, au cours de ce processus, ils demandaient à la police d'attaquer les manifestations de rues organisées principalement par les membres du HDP en violant ouvertement l'immunité parlementaire dont bénéficiait les parlementaires du HDP. Ils empêchent les masses de se rassembler autour du HDP, ils appliquent un blocus sur les masses sympathisantes du HDP, ils mettent les résistant.e.s en garde à vue ou les arrêtent directement; ils font donc d'un champ de lutte démocratique, un champ de bataille difficile.

Dans ce scénario, les activistes de la grève de la faim soulèvent un niveau de lutte autour duquel les forces de la résistance peuvent se rassembler, grandir et vaincre le fascisme, en sacrifiant leur vie. En ce sens, on peut facilement affirmer que nous sommes face à une résistance des plus importantes en ce qu'elle donnera un sens dans l'histoire. Pourtant, comment la résistance à la grève de la faim peut-elle réussir malgré une telle pression et un tel déni? Quels sont les critères de réussite? Quelles sont les tâches et les responsabilités qui incombent aux révolutionnaires et aux communistes de Turquie et du Kurdistan? Comment éviter la psychologie de la défaite si le nombre de camarades qui tombent en martyrs à la suite d'actions de sacrifice augmente malgré la déclaration du PKK exigeant de mettre fin à de tels actes individuels ou lorsque la nouvelle de la mort d'un martyr commencera à se diffuser comme conséquence naturelle des grèves de la faim? Répondons à ces questions par les paroles d'un prisonnier politique condamné dans une affaire du MLKP et qui poursuit une grève de la faim à durée indéterminée :

« Bien que la résistance de Hewal (camarade) Leyla le 8 novembre ait commencé avec la demande de donner à Öcalan ses droits politiques et juridiques; c'est en même temps clairement une tentative de briser l'oppression et la persécution sur les opprimé.e.s. »

«...Elle a porté la lutte à un autre niveau en ouvrant une nouvelle voie. Limiter cela à une responsabilité qui doit être assumer seulement par notre peuple kurde signifie un aveuglement politique. C'est aussi un effort pour surmonter la congestion, les limites contre lesquelles les forces libres telles que les peuples de différentes confessions, les femmes et les jeunes sont victimes par le pouvoir fasciste en place. En même temps, c'est une intervention puissante envers le mouvement des femmes. »

« À mesure que la résistance qui se propage dans les prisons rencontre les actions de rue, elle deviendra la base pour repousser l'agression fasciste... Cette résistance a des revendications humaines et légitimes. Il est essentiel de porter ces revendications, auxquelles notre peuple kurde répond avec force, dans l'ouest du pays. Et ce devoir incombe principalement à ceux et celles qui sont exposé.e.s aux attaques du fascisme. Le niveau que le Newroz a récemment mis en lumière et qui a récemment fait écho en Occident, constitue une base solide pour cela. »

Comme l'a déclaré le camarade communiste, la résistance à la grève de la faim est une bataille dans une guerre contre l'ennemi. Son succès ne peut être évalué en regardant seulement si ses revendications sont satisfaites ou non, mais plutôt en considérant son rôle dans la lutte dans son ensemble et son sens pour les peuples. Il est bien évident que pour pousser l'État à prendre des mesures concrètes, des efforts qualitativement plus importants doivent être déployés. Par exemple, des actions politico-militaires et des mouvements de grande ampleur plus importants peuvent jouer le rôle que tient les prisonnier.e.s politiques et Leyla Güven dans les rues. Il est également évident que, malgré tous les défis, lorsque le potentiel de masse semble éclater, il peut être atteint pour forcer l'État à reculer.

D'autre part, l'hésitation que suscite ce canal de résistance chez certaines fractions du mouvement travailleur de gauche en Turquie est en réalité un signe de la qualité de la lutte qu'entame ces sujets.
Il n'y a pas de réponse apparente à la question de savoir quel type de ligne de résistance antifasciste alternative il faut suivre actuellement. Quand à la critique qui affirme que la résistance de la grève de la faim est menée que pour une seule personne est l'exemple même d'une approche apolitique à la cause. Nous pouvons trouver la meilleure réponse à cette critique dans l'histoire de la résistance : les campagnes antifascistes telles que la campagne internationale en faveur de Dimitrov menée en 1933 pour le libérer des mains des nazis, ou encore la campagne pour le commandant du MLKP lors du soulèvement de Gazi, Hasan Ocak contre la tentative de le faire disparaître en détention, peuvent apparaître comme des campagnes centrées « sur une seule personne » mais en générale elles avaient donné naissance à de grands résultats politiques affectant la lutte antifasciste en général. Ceux et celles qui voient Öcalan seulement comme une figure de la lutte de libération nationale kurde ne peuvent pas comprendre non plus le fait qu'il n'était pas important à première vue que Dimitrov soit communiste. Ce qui importait, c'était que Dimitrov ait transformé la salle d'audience en un lieu où juger le fascisme. La défaite du complot nazi et la libération de Dimitrov ont signifié l'ouverture d'un trou dans le mur du fascisme.

La résistance s'est répandue pour devenir une action d'attaque des avant-gardes en surmontant l'un après l'autre les obstacles et les pièges mis contre sa détermination et en dissipant les points d'interrogations et les incertitudes. Elle a rencontré les masses à un certain niveau, elle a fait écho au niveau international, au-delà du Kurdistan. Il ne fait aucun doute que les actions de solidarité menées dans le monde entier ont exercé une pression politique sur le régime fasciste du Palais, et que cela doit être encore renforcé. La conscience historique issue des prisons a ouvert un nouveau champ de bataille dans la guerre contre l'État, en exigeant aujourd'hui le droit constitutionnel le plus fondamental, la demande de retrait de la politique d'isolement, contre la politique du fascisme visant à écraser l'espoir. Par conséquent, nous appelons tout le monde à prendre part à cette bataille avec cette conscience. « Leyla Güven a raison, l'isolement doit être brisé! »

 

 

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La pureté de la résistance a suscité une lutte acharnée incarnée par une femme kurde du point le plus sensible de l'État turc au point le plus fort de la lutte politique.

La résistance de la grève de la faim s'est d'abord élargie à l'extérieur avec la participation de militant.e.s en Turquie, au Kurdistan, en Europe et au Canada; ensuite, avec la participation de plus de 7 000 prisonnier.e.s politiques à partir du 1er mars qui ont de nouveau assumé leurs responsabilité historiques en jouant un rôle important dans la consolidation rapide des forces de l'avant-garde révolutionnaire. Aujourd'hui, il se poursuit sous la forme d'une bataille de pouvoir en tant que principale position de la lutte antifasciste contre le régime de chefferie politique islamiste d'Erdoğan. En ces jours où la santé des grévistes de la faim se détériore de manière critique, 8 prisonnier.e.s politiques sacrifièrent leurs vies dans le feu de la résistance.

Le régime fasciste a enterré secrètement les corps de ces 8 prisonnier.e.s politiques en enlevant leurs funérailles aux peuples ainsi qu'à leurs familles. Alors qu'ils/elles avaient sacrifié leur vie pour mettre fin à l'isolement dont est victime Abdullah Öcalan. Craignant même les cérémonies funéraires, le pouvoir politique, complètement dépourvu d'humanité, à l'heure actuelle, fait tout son possible en faisant preuve de violence pour se débarrasser de tout type d'occasion ou même d'étincelle politique. Jusqu'à présent, aucun nom du gouvernement n'a fait de commentaire sur les actions de la grève de la faim, ils ont tous fermé les yeux et appliqué un black-out total dans les médias sur lesquels ils ont un contrôle total. Le régime fasciste du Palais criminalisait le HDP (Parti Démocratique du Peuple), qui est un parti politique légal de longue date. De plus, au cours de ce processus, ils demandaient à la police d'attaquer les manifestations de rues organisées principalement par les membres du HDP en violant ouvertement l'immunité parlementaire dont bénéficiait les parlementaires du HDP. Ils empêchent les masses de se rassembler autour du HDP, ils appliquent un blocus sur les masses sympathisantes du HDP, ils mettent les résistant.e.s en garde à vue ou les arrêtent directement; ils font donc d'un champ de lutte démocratique, un champ de bataille difficile.

Dans ce scénario, les activistes de la grève de la faim soulèvent un niveau de lutte autour duquel les forces de la résistance peuvent se rassembler, grandir et vaincre le fascisme, en sacrifiant leur vie. En ce sens, on peut facilement affirmer que nous sommes face à une résistance des plus importantes en ce qu'elle donnera un sens dans l'histoire. Pourtant, comment la résistance à la grève de la faim peut-elle réussir malgré une telle pression et un tel déni? Quels sont les critères de réussite? Quelles sont les tâches et les responsabilités qui incombent aux révolutionnaires et aux communistes de Turquie et du Kurdistan? Comment éviter la psychologie de la défaite si le nombre de camarades qui tombent en martyrs à la suite d'actions de sacrifice augmente malgré la déclaration du PKK exigeant de mettre fin à de tels actes individuels ou lorsque la nouvelle de la mort d'un martyr commencera à se diffuser comme conséquence naturelle des grèves de la faim? Répondons à ces questions par les paroles d'un prisonnier politique condamné dans une affaire du MLKP et qui poursuit une grève de la faim à durée indéterminée :

« Bien que la résistance de Hewal (camarade) Leyla le 8 novembre ait commencé avec la demande de donner à Öcalan ses droits politiques et juridiques; c'est en même temps clairement une tentative de briser l'oppression et la persécution sur les opprimé.e.s. »

«...Elle a porté la lutte à un autre niveau en ouvrant une nouvelle voie. Limiter cela à une responsabilité qui doit être assumer seulement par notre peuple kurde signifie un aveuglement politique. C'est aussi un effort pour surmonter la congestion, les limites contre lesquelles les forces libres telles que les peuples de différentes confessions, les femmes et les jeunes sont victimes par le pouvoir fasciste en place. En même temps, c'est une intervention puissante envers le mouvement des femmes. »

« À mesure que la résistance qui se propage dans les prisons rencontre les actions de rue, elle deviendra la base pour repousser l'agression fasciste... Cette résistance a des revendications humaines et légitimes. Il est essentiel de porter ces revendications, auxquelles notre peuple kurde répond avec force, dans l'ouest du pays. Et ce devoir incombe principalement à ceux et celles qui sont exposé.e.s aux attaques du fascisme. Le niveau que le Newroz a récemment mis en lumière et qui a récemment fait écho en Occident, constitue une base solide pour cela. »

Comme l'a déclaré le camarade communiste, la résistance à la grève de la faim est une bataille dans une guerre contre l'ennemi. Son succès ne peut être évalué en regardant seulement si ses revendications sont satisfaites ou non, mais plutôt en considérant son rôle dans la lutte dans son ensemble et son sens pour les peuples. Il est bien évident que pour pousser l'État à prendre des mesures concrètes, des efforts qualitativement plus importants doivent être déployés. Par exemple, des actions politico-militaires et des mouvements de grande ampleur plus importants peuvent jouer le rôle que tient les prisonnier.e.s politiques et Leyla Güven dans les rues. Il est également évident que, malgré tous les défis, lorsque le potentiel de masse semble éclater, il peut être atteint pour forcer l'État à reculer.

D'autre part, l'hésitation que suscite ce canal de résistance chez certaines fractions du mouvement travailleur de gauche en Turquie est en réalité un signe de la qualité de la lutte qu'entame ces sujets.
Il n'y a pas de réponse apparente à la question de savoir quel type de ligne de résistance antifasciste alternative il faut suivre actuellement. Quand à la critique qui affirme que la résistance de la grève de la faim est menée que pour une seule personne est l'exemple même d'une approche apolitique à la cause. Nous pouvons trouver la meilleure réponse à cette critique dans l'histoire de la résistance : les campagnes antifascistes telles que la campagne internationale en faveur de Dimitrov menée en 1933 pour le libérer des mains des nazis, ou encore la campagne pour le commandant du MLKP lors du soulèvement de Gazi, Hasan Ocak contre la tentative de le faire disparaître en détention, peuvent apparaître comme des campagnes centrées « sur une seule personne » mais en générale elles avaient donné naissance à de grands résultats politiques affectant la lutte antifasciste en général. Ceux et celles qui voient Öcalan seulement comme une figure de la lutte de libération nationale kurde ne peuvent pas comprendre non plus le fait qu'il n'était pas important à première vue que Dimitrov soit communiste. Ce qui importait, c'était que Dimitrov ait transformé la salle d'audience en un lieu où juger le fascisme. La défaite du complot nazi et la libération de Dimitrov ont signifié l'ouverture d'un trou dans le mur du fascisme.

La résistance s'est répandue pour devenir une action d'attaque des avant-gardes en surmontant l'un après l'autre les obstacles et les pièges mis contre sa détermination et en dissipant les points d'interrogations et les incertitudes. Elle a rencontré les masses à un certain niveau, elle a fait écho au niveau international, au-delà du Kurdistan. Il ne fait aucun doute que les actions de solidarité menées dans le monde entier ont exercé une pression politique sur le régime fasciste du Palais, et que cela doit être encore renforcé. La conscience historique issue des prisons a ouvert un nouveau champ de bataille dans la guerre contre l'État, en exigeant aujourd'hui le droit constitutionnel le plus fondamental, la demande de retrait de la politique d'isolement, contre la politique du fascisme visant à écraser l'espoir. Par conséquent, nous appelons tout le monde à prendre part à cette bataille avec cette conscience. « Leyla Güven a raison, l'isolement doit être brisé! »